Un monde sans fin × Ken Follet
Après le succès de son célèbre roman historique « Les piliers de la terre » publié en 1989, Ken Follet signe, 8 ans plus tard, une épopée qui nous plonge au cœur de l’histoire et plus particulièrement du XIVème siècle. « Un monde sans fin » est une œuvre entrainante et impérieuse qui se lit comme le roman médiéval qu’il est, mais également comme un témoignage de notre passé.
Merthin, jeune architecte ingénieux et avant-gardiste (qui n’est pas sans rappeler notre bon vieux Tom le bâtisseur des « piliers de la terre ») ; son frère Ralph, violent et ambitieux ; la fougueuse Caris ainsi que la brave Gwenda sont liés par un secret depuis leur enfance.
Si tous prennent des chemins de vie différents, chacun se retrouve confronté à un destin parfois tragique, parfois chanceux mais toujours surprenant qui nous captive. Même si certains passages peuvent parfois paraitre fastidieux, on est toujours tenu en haleine par les nombreux rebondissements du récit. On s’attache à certains personnages, on en déteste d’autres : tel est aussi la force de l’écriture de l’auteur.
On retrouve, dans cette fresque épique, les ingrédients qui font des romans médiévaux de Ken Follet, des succès : des personnages aux personnalités fortes, des ecclésiastiques peu catholiques, des drames amoureux ou encore des manigances politiques. Certes, cette œuvre ressemble beaucoup, dans sa constitution, aux « piliers de la terre ». Pourtant, c’est avec un plaisir non feint que l’on dévore les 1300 pages qui constituent ce pavé romanesque. On découvre avec joie les péripéties des descendants d’Aliena, de Jack ou de Waleran ainsi que les lieux mythiques du premier opus. On est même un peu triste de devoir quitter la belle cité de Kingbridge à la fin…
De plus, la toile de fond est particulièrement intéressante puisque l’histoire se déroule à l’époque de la grande peste noire (qui a décimé une bonne partie de la population). La famine et les guerres sont également des faits historiques qui viennent appuyer la richesse du récit. C’est d’ailleurs avec une grande justesse que ces faits sont relatés. On juge que le travail de recherche et de reconstitution de l’auteur est toujours aussi brillant.
En résumé, cette œuvre n’est pas d’une fraicheur immense mais on passe tout de même un très bon moment en sa compagnie. Il n’était pas chose aisée de donner une suite (qui n’est finalement pas vraiment une suite) au bestseller de l’auteur. Pour moi, c’est un pari réussi !