Martin Eden × Jack London
« Martin Eden» est le titre d’un roman écrit par « celui-qui-n’a-plus-besoin-d’être-présenté », auteur américain salué par la critique pour des œuvres telles que Croc blanc ou encore l’appel de la forêt, voyageur invétéré et poète de génie… Vous aurez sans doute reconnu derrière ce tableau flatteur, le très célèbre John Griffith Chaney alias Jack London. Notre bon vieux Jack dépeint dans cette œuvre considérée comme l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre mais également comme son autobiographie cachée, le poids des classes sociales, l’individualisme ainsi que la lutte acharné d’un homme qui est le seul à croire en ses rêves et en son talent.
Martin Eden est un jeune marin plein de vie, bourlingueur, buveur à ses heures et tombeur malgré lui qui vit avec sa sœur et son mari dans les bas-fonds de la ville. Un beau jour, grâce à ses talents de bagarreur, il fait la connaissance de Ruth, fragile bourgeoise érudite qui va lui donner l’envie d’aimer et de se cultiver. Leur rencontre provoque véritablement un cataclysme dans la vie de Martin. Cette initiation à l’amour va bouleverser ses habitudes et ses attitudes. Il se découvre rapidement une passion pour la littérature et l’écriture et en devient un boulimique de lectures. Bien décidé à conquérir le cœur de sa belle, il n’aura de cesse de lui prouver qu’il n’est pas qu’un homme rustre et gauche, sans manières ni éducation.
Intelligent et attachant, Martin ne lâche jamais rien. Il se surpasse d’abord par amour pour une femme puis par amour pour les lettres. On suit son évolution et ascension avec plaisir. La démesure de son appétence le rend parfois énervant mais sa passion dévorante fait envie. Le deuxième personnage important de l’histoire est celui de Ruth. Souvent offusquée et toujours prisonnière de sa classe et des conventions sociales, elle contraste parfaitement avec la fouge et l’expérience de Martin. Il faut le dire, elle m’a souvent tapé sur le système, un peu comme le personnage d’Emma Bovary de Flaubert…
Entre histoire d’amour interdite, perdition et lutte des classes, ce roman nous plonge dans une époque révolue et révèle en nous un sentiment d’injustice et de gâchis. Le style de London est fluide, juste et poétique. On sent que les mots sont choisis avec précision et émotion, que cette histoire lui tient particulièrement à cœur. On ne lit pas cette œuvre comme on lirait un polar ou un roman à suspense mais plutôt comme une histoire continue et avec une curiosité liée non seulement à Martin mais aussi et surtout à Jack. On se laisse bercer par ce récit chronologique et cruel qui nous agace, nous étonne, et réveille notre âme de révolutionnaire. Sans être transcendée, j’ai passé un bon moment en compagnie de ce livre.
Martin Eden de Jack London aux éditions 10/18 – 1909
4 réflexions sur « Martin Eden × Jack London »
À moi, ça me donne envie de le lire, ce livre 🙂 ! D’autant que je n’ai encore jamais lu Jack London…
Je le conseille vivement 🙂
Pourquoi « sans être transcendée » ?
Écriture merveilleuse ! Plus qu’à conseiller… indispensable
Un ouvrage marquant mais que je n’ai pourtant pas dévoré avec avidité comme certains autres romans 🙂