L’alchimiste x Paulo Coelho
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L’alchimiste de Paulo Coelho, roman plébiscité par un grand nombre de lecteurs dans le monde entier et très souvent abordé en première lecture par les écoliers, m’a été maintes fois recommandé. On m’a également soufflé dans l’oreillette qu’une nouvelle dimension s’offrait au lecteur une fois l’âge adulte arrivé. C’est dans cette optique que je me suis replongée dans cet univers de conte 20 ans après.
Santiago, berger andalou, fait un rêve par deux fois : un trésor est enseveli au pied des majestueuses pyramides d’Egypte. Porté par une mystérieuse rencontre et plein d’espoir, le jeune homme un peu naïf décide de prendre la route, laissant derrière lui ses terres, ses moutons, ses sentiers battus ; à la découverte du monde et de lui-même.
Cette œuvre peut apparaitre comme étant un éveil à la spiritualité, une première approche des livres que l’on qualifie aujourd’hui d’œuvres de développement personnel. Malheureusement, l’auteur lance des sujets sans jamais les traiter en profondeur ou les étayer d’exemples concrets. De fait, de nombreux thèmes tels que la tolérance, le bonheur, l’amour, le dépassement de soi ou encore la religion sont survolés.
Ainsi, même si le message du roman est profondément positif exposant des idées telles que : « Il faut être patient », « il faut poursuivre ses rêves pour être heureux », « pour être épanoui en amour, il est nécessaire de se connaître et de s’être réalisé seul avant de vivre à deux », « chaque rencontre est un trésor », etc., les injonctions basiques présentées par l’auteur donnent l’impression de s’enfiler une énorme tarte à la crème.
« Et s’il faut un jour me battre, n’importe quel jour en vaut un autre pour mourir. Parce que je ne vis ni dans mon passé, ni dans mon avenir. Je n’ai que le présent, et c’est lui seul qui m’intéresse. Si tu peux demeurer toujours dans le présent, alors tu seras un homme heureux. »
Cette citation illustre parfaitement le sentiment général qui émane du récit. Une version au rabais du « pouvoir de l’instant présent » d’Eckart Tolle, la dimension métaphorique et féerique en sus.
Une œuvre qui fera probablement échos aux nostalgiques et aux enfants. J’avoue avoir du mal à saisir ce qui m’avait tant attiré 20 ans auparavant.
L’alchimiste – Editions J’ai lu – 1988