Il était deux fois x Franck Thilliez
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Dans la lignée du dernier Franck Thilliez dont j’ai fait la chronique – il y a seulement une semaine de cela – j’ai poursuivi ma lecture avec « Il était deux fois », suite non avouée du « Manuscrit inachevé ». Une mise en place de l’histoire que j’ai trouvé trop longuette, compensée par une seconde partie bien plus intrigante.
Encore une histoire d’amnésie me direz-vous? Et oui, cette fois-ci, on suit un flic qui se réveille complètement désorienté dans la chambre d’un hôtel, 12 ans après s’être endormi dans une chambre différente de ce même établissement situé au coeur de la petite ville de Sagas. Et comme-ci cela ne suffisait pas, Julie Moscato, sa fille de 17 ans qui a disparu en 2008, n’a jamais été retrouvée depuis. Alors que la police découvre le corps d’une femme, l’enquête sur la disparition Julie prend une tournure inattendue.
« Son ex-coéquipier vint déverrouiller la porte juste avant 22 heures. Ses traits étaient tirés, ses cheveux en pagaille. Deux pierres d’onyx brillaient au-dessus de lourdes poches, de part et d’autre d’un nez aiguisé comme une lame »
Même si on retrouve un style efficace et travaillé à la Thilliez, je ne peux m’empêcher de penser que la première partie du roman aurait pu être plus addictive. Ce sentiment à été probablement renforcé par le fait d’enchainer les deux opus du triptyque. En effet, j’ai eu une sensation de ralentissement très forte à la lecture des premiers chapitres de « Il était deux fois ». Le décor tarde à se planter, l’intrigue prend du temps à s’installer et la perte de mémoire du personnage principal qui s’avère être un twist redoutable à la fin du roman, est sur-utilisée au démarrage.
Pour autant, je trouve que lorsque le puzzle commence à révéler ses dessins, l’auteur réussi à nous entraîner dans une histoire forte et qui sonne juste. C’est d’ailleurs avec avidité qu’on fait le lien avec l’histoire précédente et qu’on reconstitue les pièces manquantes. J’ai apprécié également la bromance déchue du vieux flic et de son ancien partenaire. Selon moi, l’auteur aurait gagné à développer encore davantage cette relation professionnelle à la saveur des regrets.
Le maître mot de cette chronique est : persévérez ! Et puis, je conseille également grandement de lire « Le Manuscrit inachevé » car c’est l’un des motifs qui m’a fait poursuivre la lecture lorsque je me sentais un poil découragé. Même si l’un peut fonctionner sans l’autre, je trouve que c’est surtout cette dépendance littéraire qui donne son charme à ces deux écrits.
Pour une non passionnée des romans policiers, cela crée la surprise et me donne à penser que toutes les histoires et tous les auteurs ne se ressemblent pas.
Et du coup, j’ai été obligée de lire le troisième opus, « Le labyrinthe » qui vient clôturer définitivement nos histoires de mémoire et de fille perdue. Vous vous en doutez… la chronique arrive juste après. Car oui, celui-ci (SPOILER ALERT) je l’ai dévoré.
Il était deux fois – Fleuve noir – 2020