Chien-Loup x Serge Joncour
Chien-Loup est un roman de la rentrée littéraire 2018 signé Serge Joncour. Matraquage médiatique justifié ou tapage programmé? Il fallait que je m’en fasse ma propre idée. Attirée par un titre simple mais accrocheur et une quatrième de couverture intrigante, je me suis plongée dans cette oeuvre sans aprioris, après avoir slalomé entre les différentes critiques littéraires de mes compères, tentant d’éviter d’être trop influencée.
Deux histoires, deux temporalités, deux amours. Lise, une actrice à la retraite forcée décide de prendre le large après une longue maladie et de se déconnecter de la ville. Son mari, Franck est réticent. Producteur de cinéma en déclin, il vient de s’associer avec deux jeunes loups et ne peut pas se passer de son téléphone plus de quelques minutes. Alors passer 3 semaines au milieu de nulle part sur une colline isolée dans un petit village du centre de la France? Il est sûr de ne pas tenir plus de quelques jours. En parallèle, même endroit, des décennies plus tôt. Alors que les hommes sont mobilisés et prêts à partir pour la guerre, les femmes doivent les remplacer aux champs et assurer l’ensemble des tâches du village.
Mais quel est le lien entre ces deux histoires ? Et que fait ce chien qui ressemble fortement à un loup seul dans la vallée? Et qui est ce dresseur allemand qui a fait son apparition dans le village ?
Une ode à la sérénité et aux grands espaces. Un manifeste tranquille qui dévoile la complexité et la sauvagerie du monde extérieur mais également la relation entre un maitre et ses bêtes.
J’ai apprécié cette peinture historique qui est également une nature vivante. Le romancier prend différentes postures pour nous offrir un roman aux multiples facettes.
Pour autant, et c’est là que ça se corse, je n’ai pas été passionnée par cette histoire. Les personnages sont parfois trop lisses et caricaturaux. Seul le chien-loup, Alpha, tire son épingle du jeu. On a envie d’en savoir plus sur l’animal. C’est finalement le fil le plus solide du roman que j’aurais voulu voir davantage exploité.
En somme, on s’ennuie un peu. L’histoire traine et certaines lourdeurs viennent entacher le roman. La temporalité et le sujet, prometteurs, auraient pu donner naissance à un thriller haletant. Mais ce n’était clairement pas la volonté de l’auteur.
En résumé, et vous l’aurez compris, je suis assez mitigée. Pas complètement sous le charme et pas complètement déçue non plus.
Chien-Loup – Editions Flammarion – 2018