En attendant Bojangles × Olivier Bourdeaut
« En attendant Bojangles » est un roman d’Olivier Bourdeaut qui a fortement été plébiscité par la presse et les lecteurs. Grand Prix RTL-Lire 2016, roman des étudiants 2016 France Culture-Télérama et prix France Télévision 2016, je souhaitais me faire mon propre avis sur cette œuvre littéraire courte mais saisissante qui fait l’unanimité.
Fils de Georges et de Louise ou Constance ou Nécessité, le narrateur, un intelligent petit garçon évolue dans une famille fantasque et décalée. Sur un air de Mr. Bojangles de Nina Simone, ses parents dansent, font la fête, profitent de chaque instant et entrainent leur enfant chéri dans cette folle aventure qu’est la vie.
Le lecteur entre dans l’intimité de cette famille particulière qui, oscillant entre joie et tristesse, est gouvernée par un amour fusionnel. On suit les rebondissements de ces trois êtres uniques qui s’inventent une réalité pour rendre leur vie plus douce et animée. On rencontre aussi des personnages hauts en couleurs qui sortent des carcans imposés.
Parallèlement, cette œuvre nous révèle que la folie douce conduit parfois à la démence et que les malheurs se tapissent souvent au bout d’un beau chemin coloré.
Le style est tantôt enfantin tantôt poétique, mais parfois trop. En effet, si la rythmique est présente tout au long du roman et donne du dynamisme à cette œuvre, les rimes, elles, sont trop nombreuses à mon gout. Elles finissent par entacher le fond de l’histoire et m’ont détournées de l’essentiel. Ce livre burlesque est cependant prenant et se lit facilement. Finalement, on passe un agréable moment en compagnie de ces personnages fous mais attachants et d’un oiseau atypique. Le récit est efficace et nous fait prendre une bonne bouffée d’air frais.
Je ne sais pas si cette œuvre vaut véritablement toute l’attention qui lui a été portée. En tous cas, je n’ai pas réussi à capter les comparaisons faites à l’univers de Boris Vian. Mon moment préféré se trouve à la fin de ce roman loufoque, lorsque la tristesse et le réel rejaillissent et font redescendre cette famille sur terre. Ne serais-je pas un peu sadique ?
En bref, j’ai apprécié cette œuvre littéraire sans pour autant m’en extasier. Je n’en garderai probablement pas un souvenir impérissable. Pour autant, je lirai avec plaisir le deuxième roman de cet auteur prometteur.
Bilan mitigé donc pour un roman léger et pétillant. Peut-être n’aurais-je pas été déçue si ce roman n’avait pas été tant encensé…
En attendant Bojangles de Olivier Bourdeaut – Editions Finitude- 2015