Les armes de la lumière x Ken Follett

Les armes de la lumière x Ken Follett

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Ken Follett nous offre avec « Les armes de la lumière », un nouvel opus historique qui met, savamment en musique des personnages au cœur de l’Angleterre du XVIIIe siècle. Entre révolution industrielle et révolution sociale, le maître du roman historique nous embarque à nouveau avec lui dans sa saga des « piliers de la terre », saga débutée il y a plus de trente ans maintenant et qui s’achève avec ce roman.

Alors que l’influence de Bonaparte grandit en France et que la guerre menace en Europe, nous retrouvons les habitants de Kingsbridge, fief incontesté de l’auteur, qui tentent de trouver leur voie dans une Angleterre en pleine mutation. C’est dans ce contexte que s’entrecroisent les destins de personnages aux colorations différentes. Ainsi, le lecteur fera la rencontre de Sal, fileuse de basse extraction qui tente de survivre à la suite d’un tragique accident familial; d’Amos, un drapier courageux et droit dans ses bottes ou encore de l’intelligente Elsie, fille d’ecclésiastique, qui a pour ambition d’aider les plus pauvres. Une fresque historique qui prend le temps de développer ses protagonistes sans perdre le lecteur dans des descriptions fastidieuses. En effet, à l’instar des romans précédents, on se retrouve pris dans le récit dès les premières pages, sans jamais s’ennuyer.

Comme à son habitude, Ken Follet connait son monde et nous abreuve de détails pertinents et d’un contexte historique superbement travaillé. Ses recherches sont précises, sa connaissance de l’Angleterre est incontestable et ses personnages, de milieux sociaux différents, reflètent toutes les couches de la société. Une plongée dans le passé qui éclaire le lecteur sur les conditions de vie de l’époque tout en conservant l’attrait des meilleurs « page turner ».

« Vois-tu, mon enfant, il n’est pas bon que les classes laborieuses apprennent à lire et à écrire, dit-il sur le mode paternel du vieillard prodiguant sa sagesse à la jeunesse utopiste. Les livres et les journaux leur farcissent la tête d’idées qu’ils ne comprennent qu’à demi, ce qui les incite à ne plus se satisfaire du rôle que Dieu leur a assigné dans l’existence. Ces gens-là se mettent à cultiver d’absurdes idées d’égalité et de démocratie. »

Le style est fluide et l’histoire sait où elle va. Tout est si bien maitrisé qu’on se demande comment l’auteur fait pour être aussi prolifique et conserver toute sa superbe au fil des décennies.

Léger petit accroc – si je puis me permettre un seul commentaire mitigé et que l’on retrouve à travers l’œuvre de Follett dans son entièreté : la dichotomie parfois trop marquée des personnages. Les méchants sont facilement détestables et les bons faciles à aimer. Mais à la manière d’un doudou que l’on va chercher quand on en a besoin, on sait qu’avec Ken, la bonté et l’honneur finissent par payer à la fin. Et ça, ça rassure et ça fait du bien.

En conclusion, on adore toujours autant l’écriture du maestro que je recommande chaleureusement à ceux qui aiment l’histoire mais aussi, et plus généralement, les histoires avec un grand « H ». On y retourne les yeux fermés.

Les armes de la lumière – Robert Laffont – 2023

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